De la salle paroissiale à Ciné'Matour
C’est en 1935 que l’idée de construire une salle paroissiale à Matour est devenue réalité, projet porté par le curé de l’époque, le Père Gelin.
Auparavant, un petit bâtiment de 40 m² (8m x 5m) avait pu être établi par le curé Canis, local dit " mal aéré, mal éclairé, n’ayant qu’une entrée sombre, limité sur un côté par une paroi de planches ..." Ce local était adossé à la cure, faisant jonction avec le préau de l’école. Le nouveau projet, en gestation depuis 15ans, était bien plus ambitieux, salle de 220 m² (22m x 10 m) avec une salle de réunion attenante de 40m² (8m X 5m)
Pour le Père Gelin, cette construction devait servir à regrouper les catholiques dans un lieu dédié et permettre au prêtre de garder un contact plus étendu avec la jeunesse et l’ensemble des paroissiens.
La salle principale en plan incliné avec une scène au fond (comme elle est toujours existante), était dédiée à la tenue de conférences d’ecclésiastiques ou de laïcs, à des séances de projections ou de cinéma, des séances récréatives ..et bien sûr les retraites des communions, les patronages ... ou toutes autres manifestations.
La façade sur rue n’a pas changé.
Il faudra attendre l’arrêté municipal du 28 août 1939 pour l’ouverture de la salle de cinéma proprement dite suite au Procès-verbal de réception des travaux par M. Cotin, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, subdivision de Dompierre les Ormes, favorable pour 300 personnes !
Elle comportait des rangées de bancs pour la partie basse où on pouvait entasser grand nombre de personnes et des fauteuils en bois pour la partie haute. Dans la mémoire collective reviennent les films Ben-Hur avec sa course de chars épique, la vache et le prisonnier avec Fernandel et bien d’autres films. Le père Gelin veillait scrupuleusement à la décence des films proposés ...
Cette salle fut construite avec une participation active des paroissiens de Matour, tant financière qu’en moyens humains, tel que rapporté dans le bulletin paroissial comme suit :
- " Bois de construction donné : 1 lot de 1 chêne, 1 de 5 chênes, 1 de 4 chênes, 3 lots de 1 sapins, 1 lot de 1 mélèze, 1 lot de 1 mélèze.
- Don et transport gratuit de pierres : 85 chars; de sable : 4 tombereaux; de grés : par camions : 65 tombereaux environ.
- Transport gratuit de bois : 12 chars; de poutrelles de fer : une remorque.
- Dons en argent (nb : 40 dons de 1 franc à 1 000 francs totalisant 4 005 francs)
- Souscription : pour des sommes allant de 600 francs à 6 000 francs (NB : ces souscriptions étaient remboursables, assimilables à des prêtsCorvées volontaires (nb : de nombreuses journées de travail fournies par les paroissiens)"
Preuve que le bénévolat date de longue date à Matour !
Le terrain pour la construction fut mis à disposition (cession d’usufruit perpétuel ) par la congrégation des Sœurs du Saint Sacrement d’Autun dans l’attente de l’autorisation de vendre qui a fait l’objet d’un arrêté préfectoral du 7 août 1953. La vente s’est faite la même année au profit d’une Société Civile Immobilière (SCI de La Paroisse de Matour) dont les associés ont tous été choisis parmi les paroissiens de Matour.
Faute d’entretien et devant des normes de plus en plus drastiques suite à des faits divers tragiques, la salle fut fermée au grand dam des jeunes de la commune qui devaient s’expatrier dans les communes voisines pour les séances théâtrales.
En 1990, la commune rachète la salle pour 1€ symbolique et la rénove en même tant qu’est construite la salle des fêtes attenante (le CART), travaux réalisés en 1991.
En 2014, de nouveaux travaux ont été engagés pour la création d’une véritable salle de projection pour du matériel numérique. La pente a également été modifiée pour satisfaire aux nouvelles normes de sécurité et une association créée qui préside actuellement à la projection de films (en dehors du confinement !) par une équipe de bénévoles dévoués
C’est une réelle chance pour une commune comme Matour d’avoir un tel équipement, alors soyons fidèles à l’esprit de 1935 et venons nombreux aux séances proposées !
Sources : documentation du Centre d’interprétation de la Maison des Patrimoines et archives communales.