Les écoles et mairie
La construction de cet édifice ne s’est pas faite sans difficulté, nécessitant une quinzaine d’années pour aboutir. Le bâtiment dans lequel était installée l’école de garçons, la mairie et la Justice de Paix avaient été répertorié en état de délabrement, humide, malsain et insuffisant. D’autre part, la commune ne possédait pas de bâtiment pour une école de filles, celles-ci étant scolarisées à l’école libre (actuelle maison des associations). Par ailleurs, le logement des enseignants n’était pas assuré.
Un premier projet a été établi en 1879 route de La Clayette dans « le pré des dames », face au parc du manoir, par M. Tony Ferret, architecte du département de l’Ain. Ce projet a suscité diverses protestations dont neuf pétitions, il a été abandonné en 1884 et la collaboration de la municipalité avec M. Tony Ferret s’est achevée en 1886.
Pareillement, M. le Préfet a refusé la délibération de la commune demandant à ériger en école de filles communale l’école libre dirigée à Matour par le Religieuses du St Sacrement ... Autre projet suscité par la Préfecture de louer des bâtiments des bâtiments à des particuliers pour les destiner à une école, projet refusé par la commune, maintenant son projet de construction. D’autre lieux avaient été repérés pour une construction, au nord de la commune et au sud de la nouvelle église, sans pouvoir aboutir pour différentes raisons, terrain trop humide, exposition au nord, démolitions nécessaires avec expropriation ...
La commune ayant pu procéder à l’acquisition de deux parcelles jouxtant la place de l’église, c’est l’emplacement qui est finalement retenu avec un nouveau projet confié à Monsieur Alfred Poinet, architecte départementale.
Le projet consiste en l’établissement d’un pavillon central affecté à la justice de paix au rez-de-chaussée et à la mairie au 1er étage avec de part et d’autre une école. L’ensemble, élevé sur caves représente une longueur d’environ 45 m et 10 m de largeur avec la partie centrale en avant-corps de 1,5 m..
Côté nord, l’école de garçons se composait, comme toujours actuellement, de quatre salles de classe, dimensionnées pour 50 élèves chacune (en 1893) soit pour 200 élèves. Chaque classe occupe une surface de 63 m² (9 m X 7m)
Côté sud, au rez-de-chaussée, l’école de filles occupait deux salles de classe de même dimension pouvant donc accueillir cent élèves. Le premier étage était aménagé en logements pour les instituteurs avec une salle de couture.
Ce bâtiment qui n’a subi que peu de modifications a été construit en pierre de Saint-Martin Belle Roche, les joints en ciment réalisés avec de la chaux hydraulique importée du Teil (07), la tuile est de marque Cancalon de Roanne, la charpente des deux écoles est en sapin du Jura alors que celle du bâtiment central a été réalisée à la demande du conseil municipal en chêne et couverte avec des ardoises d’Anger.
Un appel d’offres a été lancé sur la base d’un plan initial et devis estimatif établi par l’architecte à hauteur de 87 384 francs (hors frais d’architecte de 5%). Vingt entreprises ont soumissionné par plis cachetés dépouillés en préfecture et c’est l’entreprise qui a consenti le plus gros rabais sur l’estimation, en l’occurrence l’entreprise Laguette Bajard Philippe de Cluny qui, avec un rabais de 17 %, a obtenu le marché pour un montant de 72 528 francs.
Au final, après divers avenants en particulier pour l’édification d’un étage supplémentaire dans le bâtiment central de la mairie, le montant total des travaux, mobilier compris s’est élevé à 87 285 francs. Deux emprunts ont été conclus pour 12 753 francs et 79 000 francs en 1891.
Les travaux se sont déroulés en un temps record puisque la réception définitive a lieu le 15 novembre 1893. Il a fallu alors négocier avec l’évêché pour aménager les accès et abords puisque ceux-ci nécessitaient une emprise sur le terrain attenant à l’église et entre autres sur la vigne du presbytère...
Il en reste une très belle réalisation dont les années ne semblent pas affecter la solidité ni l’esthétique.
La Justice de Paix
Depuis 1808, les juges de paix, remplaçant la juridiction municipale, avaient à juger les petits délits passibles d’une peine de prison inférieure à 3 jours, ou d’une amende inférieure à la valeur de 3 journées de travail. Protection des enfants mineurs orphelins de père, ou de leurs deux parents, en nommant un conseil de famille. Tous actes d’adoption, de tutelle et d’émancipation. Faisaient également partie de ses attributions.
L’ancien musée cantonal
Selon les termes d’une circulaire ministérielle de 1881, « la réorganisation du Musée est le corollaire de celle de l’école. » C’est ce que fait La Société d’Etudes Agricoles, Scientifiques et Historiques de Matour, créée en 1895, en installant sou l’impulsion d’Emile Château un petit musée au 2ème étage de la nouvelle mairie. Remis en état par Raymond Barrault et déplacé en 1987 dans l’actuelle Maison des Associations, il servira de base grâce à ses collections au centre d’interprétation « Maison des Patrimoines » installé aujourd’hui dans le manoir du Parc.